1.Bluffing is the center of the game. It dominates it, due the sole fact that it is permitted, but, if it dominates the game, it is as the shadow of absent people. Its actual use must be kept negligible.

2. The secret to mastering poker is conducting oneself, straight off and as much as possible, on the [basis of the] real forces that one finds oneself possessing. There is certainly no necessity to go far with mediocre forces. One must know how to employ the kairos of one’s forces at the right moment. It is easy to only lose a little, if one always keeps foremost in the mind the idea that unity is never the trick [le coup], but the game. It is more difficult to win a lot at the right moment; and this is the secret of good players. This is what establishes their permanent difference.

3. The bad player sees bluffing everywhere, and keeps it in mind. The good player believes it to be negligible and primarily follows his or her own knowledge of what his or her means are at every moment.

☛ Guy Debord, unpublished notes on poker written on October 29, 1990 for Alice Debord, translated from the French by NOT BORED!, January 2010: read more.

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[UPDATE–March 7, 2021] Since the first publication here of Debord’s “Notes sur le poker” (in French), they were translated into English by NOT BORED! somewhere in January 2010. This post was updated with the English translation.

Complete notes, in French:

1. Le bluff est le centre de ce jeu. Il le domine, du seul fait qu’il est permis; mais s’il domine, c’est seulement pour son ombre de personnage absent. Sa réelle intervention doit être tenue pour négligeable.

2. Le secret de la maîtrise du poker, c’est de se conduire d’abord, et autant que possible, sur les forces réelles que l’on se trouve avoir. Il ne faut certainement rien suivre très loin avec des forces médiocres. Il faut savoir employer à fond le kaïros de la force au juste moment. Il est facile de ne perdre que peu, si l’on garde toujours dominante la pensée que l’unité n’est jamais le coup, mais la partie. Il est plus difficile de gagner beaucoup au juste moment ; et c’est le secret des bons joueurs. C’est là que s’établit leur différence permanente.

3. Le mauvais joueur voit partout le bluff, et en tient compte. Le bon joueur le considère comme négligeable et suit d’abord la connaissance qu’il a de ses moyens dans chaque instant.

4. Celui qui a compris cette existence en fait purement théorique du bluff, gagnera en se guidant sur ses cartes ; et les réactions connues des adversaires. Si l’autre veut bluffer, je n’ai rien à en savoir ; et lui croira souvent au contraire que je bluff, comme il voudra, selon ses propres rêves.

5. Le rôle de la tricherie est pratiquement nul entre ceux qui s’affrontent au poker. Un bon joueur le sentira musicalement à la première étrangeté ; sera sûr à la deuxième ; par exemple, pour moi, ne pas gagner vite était déjà une étrangeté. De la même façon, et à l’inverse, dans la vie, si j’avais «gagné vite» où que ce soit, j’aurais immédiatement su que c’était, du fait même, un dangereux signal d’alarme. Je m’en suis facilement tenu à distance, toujours. Elle ne peut être démontrée. Donc, il ne faut pas en parler; il suffit de s’en éloigner systématiquement : je veux dire de cet environnement arrangé. C’est l’équivalent de ce que Sun Tsé appelait à la guerre des lieux gâtés ou détruits. («Si vous êtes dans des lieux gâtés ou détruits, n’allez pas plus avant, retournez sur vos pas, fuyez le plus promptement qu’il vous sera possible. »)

6. La vérité «la plus vraie» du poker, c’est que certains joueurs sont essentiellement toujours meilleurs que d’autres; et c’est aussi la moins reconnue.

7. Ces notes ne permettrons sûrement pas à n’importe qui de gagner au poker ; parce que n’importe qui ne peut pas les comprendre (et c’est pour cette raison, surtout, que les disciples de Clausewitz ont fait gagner très peu de batailles). Enfin, le poker aussi rencontre, quoique très partiellement, un rôle du hasard. (Oeuvres complètes by Guy Debord, Paris: Gallimard, 2006, pp. 1790-1791)

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See also:

A photo from 1893 shows soldiers playing poker around a tent
Library of Congress Prints and Photographs Online Catalog: “A game of poker – the anxious moment”, 1893, 1 negative : glass, wet collodion, Reproduction Number: LC-DIG-cwpbh-03321 (digital file from original negative). Public domain.
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